Les prépas littéraires Idées reçues

Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) s’accompagnent de toute une série d’idées reçues, souvent fausses. Ces mythes, si tant est qu’ils aient jamais correspondu à la réalité, sont d’un autre âge.

Rétablissons la vérité :


« Un cursus en prépa coûte cher. »
Faux : Comme l’enseignement secondaire, les classes préparatoires sont gratuites. Et s’il est vrai que l’inscription à certains concours est payante, il s’agit d’une minorité dans le cas d’un cursus littéraire. De plus, les étudiants de CPGE ont accès aux mêmes dispositifs d’aide (bourses, APL, œuvres du CROUS, etc.) que ceux de l’université. Enfin, les frais de logement sont souvent modestes comparés à ceux qu’impliquent des études à l’université (proximité, tarifs avantageux d’un internat).
« Il faut venir d’un milieu favorisé pour entrer en prépa. »
Faux : Les classes préparatoires recrutent dans tous les milieux. Les candidatures sont déposées, comme pour toutes les formations post-bac, via le site Parcoursup, système national et public ; les dossiers sont ensuite sélectionnés sur des critères purement académiques. Malgré ce que dit la légende, la proportion d’élèves boursiers en CPGE est loin d’être minime !
« La sélection à l’entrée est impitoyable, seuls les élèves ayant eu une mention Très Bien au bac ont leurs chances. »
Faux : Non seulement il y a bien plus de places en CPGE qu’on ne le croit souvent, mais il faut de plus savoir que la sélection des dossiers (qui a lieu avant les épreuves du baccalauréat) se décide davantage sur les appréciations des professeurs que sur les moyennes consignées sur les bulletins. Bien plus que de notes éblouissantes, c’est de sérieux, de capacité de travail et de goût pour les disciplines littéraires qu’il faut faire preuve pour être admis en classe préparatoire.
« On y travaille 24 heures sur 24, on n’y a plus de vie personnelle. »
Faux : S’il est vrai qu’on attend d’un préparationnaire un investissement réel et un travail soutenu — fortement supérieur à ce qu’un bon élève doit fournir dans le secondaire —, réussir en CPGE nécessite de savoir s’organiser (travailler efficacement, et non travailler tout le temps) et se ménager des bouffées d’air (ne pas se laisser submerger). Bien plus, une pratique artistique — musique, théâtre, dessin... — ou une vie culturelle active sont un atout dans nos classes littéraires !
« Il y règne une compétition acharnée entre les élèves »
Faux : Loin de s’entredévorer, les khâgneux s’émulent et se soutiennent mutuellement. Bien sûr, les élèves, qui préparent des concours (où les candidats sont mis en concurrence les uns avec les autres) et non des examens, sont évalués selon un principe de classement : cela n’implique pas une rivalité entre eux, et l’on voit bien au contraire des amitiés solides se former tous les ans au sein de nos classes...
« Les notes y sont très basses. »
Partiellement vrai : Les notes en classe préparatoire sont généralement inférieures à ce qui se fait au lycée. Outre les exigences accrues qui sont celles de l’enseignement supérieur, on retrouve là la différence entre concours et examen : l’objectif d’un concours est de classer les candidats, et les notes n’y ont de sens que relatif. Au concours, par exemple, un 9/20 n’est pas une mauvaise note...
« Les profs de prépa cherchent à "casser" les élèves »
Faux : Non, la moyenne de classe ne culmine pas à 5/20 en classe prépa ; oui, il est possible d’obtenir des notes supérieures à 12/20 ; non, on n’y met pas de notes négatives... Et au-delà des données chiffrées, les professeurs de CPGE ont à cœur la réussite de leurs élèves, et ne cherchent qu’à les faire progresser. Dans une prépa comme celle de Compiègne en particulier, nos élèves se sentent entourés et soutenus, et nous le disent régulièrement.
« En prépa littéraire, il y a peu de réussite, et peu de débouchés »
Faux : Depuis l’introduction de la BEL notamment, les débouchés des CPGE littéraires se sont multipliés : ENS et enseignement bien sûr, mais aussi écoles de commerce et de management, d’interprétariat, de journalisme, IEP, et bien d’autres encore. Et nos khâgneux le vérifient tous les ans !
« Ça n’a aucun intérêt en cas d’échec aux concours ou en fin de première année »
Faux : Dans l’immense majorité des cas, lorsqu’on quitte une classe préparatoire, on rejoint l’université en ayant validé son ou ses années : on n’a donc pas perdu de temps. Qui plus est, on part avec des connaissances, une capacité et des méthodes de travail, et une culture telles qu’on s’en tire souvent mieux que d’autres par la suite. Loin d’y perdre, on ne peut qu’y gagner, quels que soient les résultats qu’on obtient...