Présentation du lycée

Pierre d'Ailly

Pierre d’Ailly est né à Compiègne en 1351 et mort à Avignon le 9 août 1420. On le classe parmi les auteurs universitaires français les plus influents de son temps. Il laisse plus de 170 ouvrages ou opuscules dont le célèbre Imago Mundi

Le Lycée Pierre d'Ailly

Le lycée Pierre d’Ailly est l’héritier d’une longue histoire intellectuelle, religieuse et scolaire intimement liée à la ville de Compiègne.

L’empereur Charlemagne créa plusieurs lieux d’études dans l’Empire Franc dont Compiègne qui reçut en 827 une ambassade de l’Empire d’Orient apportant parmi ses cadeaux un manuscrit en grec ancien. Ce cadeau, déposé à l’abbaye Saint Corneille, plaça la ville aux sources d’études d’érudits qui vinrent le consulter et travailler auprès du petit fils de l’empereur, Charles le Chauve (844-577). La ville de Compiègne devint rapidement un centre intellectuel renommé.

Abbaye Saint Corneille

L’humanisme de la renaissance, l’esprit de la réforme catholique et la demande d’une bourgeoisie locale voulant trouver sur place une formation « d’honnête homme » expliquent la fondation, en 1571, du premier collège dans l’actuelle rue d’Ulm (aujourd’hui siège du collège Ferdinand Bac). Ce collège fut d’abord administré par la ville, sous la direction spirituelle de l’évêque de Soissons. Anne d’Autriche, mère de Louis XIV et régente, favorisa l’installation des jésuites qui y demeurèrent de 1654 à 1762 et obtinrent le privilège d’un « Collège Royal ». Une dizaine d’années après leur expulsion, les bénédictins de Saint Corneille prirent l’établissement en charge et lui rendirent sa prospérité. Il fut fait place au français et à l’histoire moderne et des classes primaires furent crées.

Dom Lalondrelle, principal de 1781 à 1807, dirigea le collège dans une période troublée. Sous la Révolution le collège resta ouvert grâce à l’appui de la commune qui lui marqua son attachement. L’établissement profitera de la politique scolaire de Napoléon 1er mais sera surtout favorisé sous le Second Empire par le ministre et historien Victor Duruy. L’établissement prend alors le nom de « Louis Napoléon ».

Aux alentours de 1900, le collège passe pour l’un des meilleurs établissements de l’Académie de Paris à laquelle il est rattaché. Cependant la querelle anticléricale le rend suspect à la municipalité qui favorise la fondation d’un établissement libre concurrent, l’institution Pierre d’Ailly, qui disparaîtra après la Grande Guerre pour renaître un peu plus tard avec Georges Guynemer pour éponyme.

L’inscription de plus en plus soutenue des jeunes filles dans l’enseignement public après la promulgation de la loi Camille Sée suscite en 1941 l’ouverture d’un collège féminin indépendant, dans de nouveaux bâtiments, rue Saint Lazare, aujourd’hui le collège Jacques Monod.

Un lycée d’État, dédié, non sans polémique, à Pierre d’Ailly, cardinal et philosophe né dans la ville (1351-1420), réunit les deux collèges en 1949. Le groupe masculin occupe alors l’ancien collège de la rue d’Ulm, avec une annexe pour l’internat à la Villa Marcot, avenue Thiers et le groupe féminin a son externat rue Saint Lazare et, depuis 1946, son internat dans l’ancienne propriété du Comte Foy, boulevard des Etats-Unis. C’est là qu’en 1971, le lycée s’installe, de nouveau mixte mais limité au second cycle, de la classe de seconde à celle de terminale.

Le lycée Pierre d’Ailly a contribué à la création du collège de Margny les Compiègne en 1969 et du lycée de Crépy en Valois en 1987.

En septembre 1993 ouvrent conjointement deux classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), l’une pour les lettres supérieures et l’autre pour les mathématiques spéciales.

Le lycée compte actuellement six classes préparatoires en lettres, mathématiques sciences physiques et physique-chimie qui accueillent 200 étudiants.

Une convention de partenariat lie l’établissement et ses classes préparatoires scientifiques à l’UTC. Le Directeur de la pédagogie et des formations de l’UTC siège en tant que personnalité qualifiée au sein du Conseil d’administration de l’établissement.

Université Tehnologique de Compiègne

Par ailleurs le lycée scolarise 1400 élèves de la seconde à la terminale, la série générale et la série technologique STMG (Sciences et techniques du management et de la gestion) avec quatre spécialités : management des entreprises, gestion des ressources humaines, gestion financière des entreprises et informatique appliquée à la gestion.

Ce sont donc chaque jour de classe 1600 élèves, 130 professeurs, 3 conseillers principaux d’éducation, 12 assistants d’éducation, 57 agents de service, 12 personnels administratifs, un Intendant-Agent comptable et deux personnels de direction qui se retrouvent au lycée sis dans la propriété de la famille comtale Foy dans les huit hectares d’un parc richement arboré en lisière de la forêt de Compiègne.

Blason de la famille Foy

Parmi les anciens professeurs du lycée nous pouvons relever les noms de Augustin Thierry, historien ; François Furet, historien, qui y a commencé sa carrière d’enseignant en 1955 ; Jean Tulard, historien ; Roger Judrin, poète et écrivain, y a pour sa part enseigné les lettres classiques de 1941 à 1970 ; Annie Kriegel, historienne et éditorialiste, Michel Rouche, historien.

Parmi les anciens élèves pour n’en citer que quelques uns dans une joyeuse diversité de talents, Catherine Jacob, actrice, Élodie Gossuin, Miss France 2001 puis Miss Europe 2001, élue locale et animatrice de télévision ; Mohamed Mbougar Sarr, chercheur et écrivain, ancien élève en classe préparatoire littéraire ; Sofiène Lamri, karatéka vainqueur de l’Open Kumité de Tokyo 2010.

Sources :
HENRION Pierre, Le lycée de Compiègne (Une histoire de l’enseignement secondaire en Province),
Edit. A. Baticle, Chauny, 1950
Bulletin de la Société historique de Compiègne
Tome XXXIII – 1993